Monday, February 27, 2012

Uefa Cup 1977 1978 Rc Lens Lazio Rome

Round 2,
Second Leg
2 november 1977
Stade Bollaert, 
Lens
Attendance 27 704  
Referee : M. Dias Correia


  La Coupe de l'U.E.F.A., anciennement dénommée Coupe des Villes de Foires, est devenue au fil du temps une compétition européenne très convoitée. Elle réunit, au départ, deux fois plus d'engagés que la Coupe d'Europe ou la Coupe des Coupes, c'est-à-dire soixante-quatre, et on y retrouve chaque année des clubs prestigieux puisque ses derniers vainqueurs ont noms Juventus (1977), Liverpool (1976), Moenchengladbach ( 1975) et Feyenoord ( 1974). Rarement les club français y ont brillé, mal préparés qu'ils sont, moralement du moins, à jeter leurs forces dans un championnat supplémentaire. Pourtant, en cette saison 1977-1978, l'un des plus grands exploits français de l'histoire des Coupes Européennes se prépare avec l'extraordinaire cavalcade de Bastia, d'un bout à l'autre de la compétition. Mais avant que Bastia ne s'envole, là-haut dans le ciel, un autre club de l'hexagone a bien tracé son sillon, étonné le Calcio lors d'un 6-0 sur la Lazio de Rome, démontré sa qualité : le R.C. Lens.


Le Racing Club de Lens, deuxième du championnat 1977 derrière Nantes, et devant Bastia, a engagé l'international valen-ciennois Didier Six pour tenter de monter un peu plus haut encore, et d'honorer sa présence sur le podium européen. Six est un nordiste bon teint, et un sacré bon joueur. Mais les conditions financières consenties à sa personne, son caractère dit particulier, ont provoqué une amorce de phénomène de rejet. La chose est courante dans les collectivités, et il ne faut point trop s'en scandaliser. Deux blessures coup sur coup ont également retardé l'intégration du « héros de Maracana » dans cette équipe lensoise bien soudée. Six est là pourtant pour affronter Malmoe et participer à une première fête offensive, traduite par quatre buts de Bousdira ( 10e minute), Françoise (20e), Djebaili (58e), Elie (72e). Victorieux 4-1, le Racing lensois est à un doigt d'être éliminé au retour, en terre suédoise (0-2). Déjà, l'on parle de sa fragilité défensive, de sa faiblesse psychique, des risques pris par son drôle de libero, Daniel Leclercq. 

 Peu de temps avant d'aller à Rome affronter la Lazio en seizièmes de finale de la Coupe U.E.F.A. (pour le deuxième tour éliminatoire, donc), Lens a pris une mémorable raclée à Sochaux, en championnat (2-7). On a encore parlé de Daniel Leclercq, lequel s'est énervé: « Chaque fois que Lens prend un but, dorénavant, on demande où était Leclercq. Parce qu'en principe, Leclercq doit être là. Eh bien, je vais vous dire : à Sochaux, nous en avons pris sept, et j'étais là pour les les sept. Qu'est-ce que ça a changé ? » Lens, battu 0-2 à Rome, semble éliminé. On voit mal comment, obligé d'attaquer au match-retour, il pourra échapper aux contres d'une équipe italienne rodée à ce genre d'exercices. Mais, en football, on a tout vu et rien vu à la fois. Le 2 novembre 1977, le R.C. Lens écrit la plus belle page de son histoire et remporte une fantastique victoire par six buts à zéro. C'est Didier Six, grâce à deux exploits techniques éblouissants, qui a marqué les deux premiers buts (44e, 57e minute) et contraint les Italiens à concéder une prolongation. C'est encore lui qui a fait la brisure définitive (115e) après que Bousdira ( 109e) l'eut amorcée. Et c'est toujours lui, l'un des premiers, qui est allé féliciter le jeune Djebaili, auteur des deux derniers buts (117e, 119e). « La victoire de toute une équipe, le triomphe d'un bloc, s'écrie l'ex-pestiféré. Jamais je n'avais vu un stade dans un tel délire, et une équipe dans une telle euphorie. Je crois bien que nos jours gris sont passés. »



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